Entre méritocratie et injustice distributive, le zéro % d’augmentation individuelle fait mal et passe mal. Non seulement pour ceux qui le subissent, mais aussi auprès de certains de ceux qui l’ont fait subir. 

Rappelons qu’une consigne n’est pas un ordre et que cette pratique pour le moins curieuse, aux allures d’expérience de Milgram* n’a été ni présentée, ni discutée avec les organisations syndicales pour ce que l’on en sait. De son coté, la direction des affaires sociales ne semble pas être au courant de cette demande aux managers, d’appliquer soit 3 % soit 0%, d’augmentation, sans valeur intermédiaire.

Il faut donc s’interroger sur la stratégie qui sous-tend la pratique. Que veut nous dire la Direction avec cette rupture d’équité ? La réponse pour le moins violente, semble évidente, et ne pourra aboutir qu’au désengagement et à la perte de confiance, déjà mise à mal par la “stratégie” qui ne recueille que 11% d’avis positif des personnels.  Le message sous-jacent de l’Entreprise à l’égard des personnels déconsidérés ne serait-il pas une invitation à “revoir peut-être sa trajectoire professionnelle” ? 

Les élus du CSE TGI, demandent que les consignes données aux managers leur soient explicitées, direction par direction et qu’une présentation leur soit faite lors de la prochaine séance, portant sur le détail des mesures d’augmentations individuelles.

*L’expérience de Stanley Milgram en 1963 à Yale, a montré qu’il était possible d’obliger une personne à obéir à des choses qui n’ont aucun sens dès que l’on arrive à obtenir son accord. L’obtention de ce consentement permet également d’aller de plus en plus loin à chaque étape. Pour la page web : vidéo : https://youtu.be/mxf7G0WEJ20

Par Stéphanie Crespin