Deux ans et demi de rabot social – Marianne

En matière d’acquis sociaux, le gouvernement peut s’honorer d’au moins une chose :

ne pas être là où l’attendaient les Français, et singulièrement les électeurs qui ont envoyé François
Hollande à l’Elysée. Car c’est d’avantage à une dégradation qu’à un renforcement des protections
existantes qu’ils assistent, médusés.

Edouard Balladur aura sans doute du mal à y croire, mais le gouvernement vient de le faire passer pour un dangereux gauchiste ! Comment ? En abrogeant en catimini une mesure de son vaste plan de privatisations, qu’il avait lancé au ministère de l’Economie entre 1986 et 1988.

La mesure en question permettait de réserver 10 % des actions aux salariés des sociétés que l’Etat privatise ou dont il cède un bout de capital. Or – Marianne l’a révélé –, elle a été supprimée par ordonnance, dans la torpeur du mois d’août dernier.

Les administrateurs salariés d’Orange ont découvert la mauvaise surprise à l’occasion de la cessionde1,3 % de l’ex-France Télécom par la Banque publique d’investissement, opération pour laquelle rien n’a été prévu pour les employés.

 

« La gauche donne tout au marché », s’énerve d’ailleurs Sébastien Crozier, élu CFE-CGC chez Orange, qui a levé le lièvre. Sous ce petit texte validé en plein été dans le cadre du fameux « choc de simplification », on trouve également la signature du Premier ministre, mais aussi celle d’Arnaud Montebourg, chantre du made in France.

 

Quant à Thierry Mandon, le ministre en charge du « choc de simplification », il assure« ignorer tout des effets de cette ordonnance »

 

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Source extrait : Marianne – Emmanuel Lévy – 31 /10/ 2014