Suspension de la mobilité systématique des cadres – AEF

Une mesure insuffisante selon les syndicats

… « La direction n’a pas pris la mesure du problème, estime Sébastien Crozier (CFE-CGC/UNSA). Le programme ‘Time to move’ [qui impose aux cadres une mobilité professionnelle ou géographique tous les trois ans] avait pour objectif de briser le lien social entre les managers et leurs collaborateurs, parce que les managers s’opposaient aux fermetures de sites et aux directives folles de la direction. […] On nous dit : ‘Maintenant on arrête’, mais ça ne va pas rétablir le lien social. II faudra au moins 18 ou 24 mois pour recréer du lien. »

… TENSIONS ENTRE SALARIÉS

Sébastien Crozier souligne, en outre, le risque de tensions entre les différentes catégories de salariés : « Le fait que la direction annonce cette mesure alors que c’est un non-cadre qui s’est suicidé crée de l’émoi. La direction n’a de cesse d’opposer le middle management et les collaborateurs. » ….

… Car le problème, c’est que les objectifs actuels ne le sont pas. » « Ce qui est mis en cause, ce ne sont pas les objectifs en tant que tels, mais le fait qu’ils soient appliqués n’importe comment », ajoute Sébastien Crozier.

Selon lui, « la direction n’est plus en mesure d’appréhender les sujets, elle ne comprend plus son personnel. Les mesures annoncées sont tellement éloignées de la réalité ! Il faut un projet industriel, il faut arrêter les délocalisations, les restructurations et les réorganisations ».

Extrait : AEF – 29 septembre 2009