Jour 15 – A quelle place décide-t-on de s’asseoir ? – La petite BAO

Dessins de Claire Robert
L’audience du 29 mai 2019 du procès France Télécom, vue par Stéphane Brizé, réalisateur et scénariste de films, parmi sa filmographie citons « La loi du marché », « Mademoiselle Chambon », « Une vie » et « En guerre ».
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Mercredi 29 mai 2019, Il est 19h30 quand Sébastien Crozier, (cadre chez Orange et Président de la CFE-CGC Orange) vient déposer à la barre. Je suis assis depuis 6 heures sur un banc en plastique très élégant dans ce tribunal tout neuf mais sur lequel je commence néanmoins à avoir du mal à trouver une position idéale. Sébastien Crozier a un CV long comme le bras, il est diplômé de l’École Supérieure d’Ingénieurs en Électrotechnique et Électronique (ESIEE), il a dirigé des filiales de France Telecom en France et à l’étranger, il a monté des start-ups hyper innovantes, il a participé à lancer Wanadoo, bref c’est ce qu’on peut appeler une grosse tronche. […]
Mais Sébastien Crozier est là, dans ce tribunal, invité à témoigner comme partie civile. Il est venu raconter la violence à l’œuvre chez Orange au cours des « années Lombard ». L’entreprise dont il est l’un des salariés. On peut difficilement le taxer d’être un dangereux communiste, la CFE-CGC, le syndicat qu’il préside, n’est objectivement pas une filiale de Sud ou de la CGT. […]
Sébastien Crozier n’attribue pas la violence au système en lui-même mais aux hommes qui étaient en charge de le faire fonctionner. […]
Mais les prévenus dans ce tribunal, ces hommes et ces femmes, ces cadres dirigeants, ces quelques collègues de Sébastien Crozier nient d’une même voix être les instigateurs et les organisateurs de la violence mise à l’œuvre pour se séparer des 22 000 collaborateurs dont l’entreprise ne voulait plus. […]
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