Sébastien Crozier devant le CEPS (Centre d’Étude et Prospective Stratégique) le 17 novembre 2020 : co-construire avec les  » précurseurs de l’opinion générale. « 

Le 17 novembre 2020, Sébastien Crozier Président de la CFE-CGC Orange intervenait devant l’auditoire du CEPS lors d’un débat qui pourrait paraître iconoclaste au vu de son thème :  » A-t-on encore besoin des médiateurs sociaux ? Si oui, de quel type ? « .
Sébastien Crozier livre sa réflexion :  » Ce qui fait cohésion est de plus en plus complexe à mesure que les sociétés d’aujourd’hui s’agrandissent ; la perte de proximité entraine un repli des individus sur leur  » premier cercle « .
Par ailleurs il distingue :  » La technologie ne cesse de progresser, au contraire de l’éducation « , d’où le sentiment pour le plus grand nombre d’être perdu  » dans un monde globalisé « , et une réaction de défiance.  » Les fake news dans les réseaux sociaux sont l’illustration de cette tendance.
Pour Sébastien Crozier, il existe une  » ambivalence  » avec d’un côté  » l’impression de pouvoir entrer en communication avec le monde entier  » et de l’autre une perte du lien social qui  » interroge sur ce qui est essentiel pour nous dans la relation. « 
Pour Sébastien Crozier, le rôle des syndicats créés  » dans un contexte de pénuries, sur un principe de solidarité et d’entraide, et de conquêtes sociales « , est à réinventer dans une époque d’abondance relative où les précarités renaissent.
Aujourd’hui, des  » ONG sociales  » sont apparues pour aider les plus fragiles qui  » se substituent aux syndicats dans ce qui était leur rôle initial. « 
Une intervention notable dont la conclusion marquera le sens de l’action de la CFE-CGC Orange :  » Le processus de globalisation éloigne les élites des citoyens.  » Il ajoutera :  » Pour nous, c’est la base qui fait le haut, et non le haut qui fait la base. « 
Posant la question sur  » la manière d’organiser le dialogue entre les deux « , Sébastien Crozier apportera sa réponse :  » dans les processus de co-construction auxquels il faut qu’on aboutisse, il y a deux dynamiques.  » Il précise :  » une première dynamique de consultation, de sondage, d’analyse, de participation, totalement structurée et formelle  » et une  » une deuxième plus informelle, avec des acteurs qui collectent les messages à bas-bruit précurseurs de l’opinion générale. « 
C’est cette méthode que pratique le syndicat devenu première organisation du groupe Orange.